Vin : ce qui va bientôt changer sur les étiquettes
À partir du 8 décembre 2023, des étiquettes plus détaillées vont être obligatoires sur les bouteilles de vin.
Une petite révolution qui fait débat.
Jusqu'à maintenant, rien n'obligeait les producteurs de vin à indiquer la liste des ingrédients et la déclaration nutritionnelle de leurs bouteilles. Mais une réglementation européenne va bientôt changer la donne. En effet, à partir de décembre prochain, une étiquette devra obligatoirement renseigner l'indice calorique, au moyen du symbole "E" (pour Energie), en kilojoules ou kilocalories, pour 100 ml. Un QR Code devra par ailleurs également mentionner la liste des ingrédients. Cela inclut généralement 98% de jus de raisin fermenté. Les 2% restants étant du sulfite ou d’autres additifs.
"Ça va pousser le monde viticole à davantage travailler au niveau des vignobles."
Pascal Moulinier, gérant d’une cave à vin à Saint-Jean-de-Védas (Hérault)
Et la liste peut être longue. "Nous avons droit à 23 additifs différents", explique Pascal Moulinier, gérant d’une cave à vin à Saint-Jean-de-Védas (Hérault), dans la vidéo du 13H de TF1 en tête de cet article. Et d'en citer quelques-uns : "Ce sont des additifs tels que le sucre, qui permet de remonter les degrés alcooliques parfois de certains vins. Et à l'inverse, ça peut être également de l'acide tartrique qui peut, au contraire en cas de canicule, remonter les acidités", détaille-t-il.
Des noms d’ingrédients qui ont de quoi effrayer les clients, mais ce caviste y voit plutôt une bonne nouvelle. Car les petits vignerons pourront se démarquer des industriels. "Ça va pousser le monde viticole à davantage travailler au niveau des vignobles. On a tout à gagner à montrer que grâce à nos terroirs, on peut faire naturellement, sans entrave, avec un minimum d'entrants, en travaillant bien nos sols, de superbes vins", dit-il.
Damien Coste, vigneron à Murviel-lès-Montpellier, lui, n’est pas si optimiste. Il a beau produire du vin bio, certains ingrédients qui le composent pourraient porter à confusion. "Les trois principaux, c'est l'acide tartrique, l'acide citrique et l'acide lactique. Si on met ça sur les étiquettes, automatiquement, les gens vont dire que ce sont des produits chimiques, alors qu'on les retrouve naturellement dans le raisin", explique-t-il.
Cette nouvelle réglementation pourrait aussi s’avérer coûteuse. Les vignerons devront en effet mener des analyses supplémentaires pour déterminer les ingrédients qui composent leur vin, mais aussi créer le QR Code et leur nouvel étiquetage avant le 8 décembre prochain.
TF1 - Virginie FAUROUX Reportage vidéo Antoine Cazabonne et Jean-Vincent Molinier